Olivier DUBOIS
Vice-Président de la Société Française de Médecine Thermale
D’après l’OMS, les maladies mentales sont désormais la troisième cause de maladies mondiales. Etant donné l’évolution de ce groupe de pathologies en psychiatrie, elles devraient devenir en 2030 la première cause mondiale de maladie.
25% de la population générale souffrent de troubles psychiques et 19% présenteront une dépression au cours de leur vie et, à peu près autant, un trouble anxieux.
Le plus souvent, les personnes qui souffrent d’anxiété, de troubles du sommeil ou de fatigue chronique présentent un tel état secondairement à des soucis personnels, environnementaux ou à une vie trépidante plutôt qu’à une dépression « organique », c’est-à-dire sans cause.
C’est la raison pour laquelle les thérapeutiques dites douces et naturelles, semblent parfois mieux adaptées à ces pathologies de la société moderne.
Il en est ainsi de la balnéothérapie et de la médecine thermale qui structurent cette modalité de prise en charge avec modernité.
La médecine thermale développe des séjours de 3 semaines à partir de soins d’eaux minérales, de programmes d’éducation thérapeutique ou de psychoéducation qui permettent aux patients de mieux faire face aux processus initiateurs d’anxiété, d’insomnie, ou de fatigue.
La population du 21ème siècle est prise dans un tourbillon d’activité, de stimulation, d’émotion, qu’il lui est difficile d’arriver à gérer au quotidien.
La nécessité de prendre du recul, de recevoir des conseils avisés de professionnels de santé formés et de bénéficier de soins balnéothérapiques dont on connaît depuis toujours l’efficacité pour favoriser le lâcher prise, sont autant de moyens qui, cumulés donnent des résultats remarquables pour traiter l’anxiété, les douleurs chroniques ou l’insomnie.
Ainsi, les stations thermales « psy » ont réalisé, ces dernières années, deux grandes études internationales qui ont démontré l’efficacité remarquable de la cure thermale de 3 semaines pour traiter l’anxiété généralisée (avec un effet supérieur de 44% au médicament de référence, la Paroxétine) et pour permettre l’arrêt de la consommation chronique des médicaments anxiolytiques (résultat atteint pour 41% des patients, 6 mois après la fin de la cure).
De plus, les stations thermales à orientation psychosomatique ont développé des programmes d’information, d’éducation à la santé, de psychoéducation, qui permettent à de nombreux patients de mieux gérer leur stress, de mieux apprendre à réguler leur sommeil, ou encore pour atténuer leur perception de la douleur, notamment dans le cadre de la fibromyalgie.
Pour toutes ces raisons, la cure thermale doit être envisagée comme une thérapeutique alternative, particulièrement pour traiter les sept principales indications de la spécialité : les troubles anxieux, le sevrage des anxiolytiques, les troubles du sommeil, la fibromyalgie, l’état de stress, les états de burn-out modérés et la fatigue chronique d’origine non médicale.
Retrouvez les spécificités psychosomatiques de la cure thermale ici.